Les Effets...!
Les premières guitares électriques ont suscité l'envie aux musiciens d'étendre leurs possibilités musicales et d’imaginer de nouvelles façons d’aborder leur jeu par la découverte de nouvelles sonorités grâce à des traitements méconnus jusqu’alors.
Le terme « effet » est donc apparu avec tout ce que cela implique : la découverte de cette nouvelle technologie, sa maitrise et son envie d’aller encore plus loin.
Qu’est ce qu’un effet musicalement parlant me demanderez vous ? Il est défini comme : le traitement du signal du son d’origine d’un instrument. Tout le monde se souvient des effets utilisés par le guitariste de Pink Floyd David Gilmoore ou du très grand Jimmy Hendrix qui jouaient respectivement sur Stracoster (Fender). Ces deux artistes, en accord avec ces nouvelles technologies, nous ont fait découvrir une variété d’effets tous plus impressionnants les uns que les autres. Nous allons donc tenter de vous présenter les différents effets produits par les appareils électroniques externes (une pédale par exemple) et, les modifications qu’ils apportent sur le traitement du signal électrique produit par l'instrument afin de lui donner une propriété particulière.
On retrouve généralement un effet dans une pédale que l'on active au pied tout en jouant. Il existe deux types de pédales : les pédales dites "switch" qui fonctionnent comme un bouton on/off (on active ou désactive l'effet) et les pédales dites d'expression (comme les pédales d'accélérateur) qui permettent de faire varier un paramètre de l'effet (la fréquence du signal pour les pédales wah-wah par exemple). De nos jours, on trouve de nombreux effets intégrés dans l'ampli (comme la saturation ou la reverb). Face au développement de nouvelles technologies, de nouveaux modes de conception, on trouve maintenant des systèmes regroupant des effets plus ou moins nombreux dans un seul appareil : les multi-effets. Ils sont présentés sous forme de pédalier large (HD500 Line6) ou compact (G2NU Zoom), d'interface audio-numérique (UX1 Line6) ou de logiciel/plug-in que l’on installe sur un ordinateur (GuitarRig de Native Instruments ou AmpliTube de IK Multimedia).
De nombreux effets existent. Pour mieux les expliquer, on va les regrouper en fonction des traitements qu’ils appliquent au signal sonore. Tout d’abord, il y a les effets qui agissent sur la dynamique du son (amplitude, intensité) puis ceux agissant sur le spectre des fréquences, sur le retard (les effets temporels) et enfin, ceux combinant certains de ces trois aspects. Nous vous expliqueront le rôle, l’utilité et les spécificités techniques de chacun de ces effets, mais surtout, vous les faire écouter afin que vous puissiez jugez par vous même de celui ou ceux dont vous avez besoin en fonction de votre univers musical ou, pourquoi pas, d’un univers que vous ne connaissez pas, mais que vous avez envie de découvrir.
- Les Effets sur L'Attaque dite dynamique
- Les Effets jouant sur La Fréquence
- Les Effets temporels
- Les Effets oscillants ou Enveloppes
- Et Autres
1. Les effets sur l'attaque (Dynamique)
La compression
On attend de cet effet qu’il compresse le signal. La compression a pour objectif de réajuster en permanence et en temps réel le volume de ce signal pour amplifier les sons faibles et atténuer les sons forts. Elle est utilisée principalement pour obtenir un niveau de signal constant en son clair et pour augmenter le sustain en son saturé. Avec la compression on peut régler : le seuil de déclenchement (en dB), le temps d'attaque (en ms, pour atteindre une compression maximum) et le temps de relâchement (en ms, pour cesser d'agir). Dans la majorité des cas, on place une pédale de compression avant celle de saturation.
La saturation
On appelle saturation une amplification extrême du signal (par un phénomène appelé écrêtement). Elle permet d'obtenir un son plus ou moins agressif ainsi qu'un sustain plus soutenu. S’il y a un effet que la majorité des guitaristes possèdent, c’est bien celui-ci. Cet effet est essentiellement utilisé dans les musiques blues, pop/rock et métal. Les paramètres que l’on peut modifier se situent au niveau du gain, faisant ainsi varier le taux de saturation. Voici ce que l’on peut créer en modifiant le gain.
Le crunch
Voici le premier niveau de saturation. On obtient un son clair très légèrement saturé sur les attaques franches. Particulièrement apprécié dans le blues et parfois dans le jazz.
L'overdrive
Avec ce réglage on augmente un peu plus le taux de saturation. Le son obtenu est proche de celui d'un ampli à lampes : chaud avec une couleur spécifique suivant le modèle de pédale ou d'ampli utilisé. Son que l’on retrouve dans les musiques pop/rock et blues.
La distorsion
C’est un réglage qui permet d’atteindre un fort taux de saturation. Le son obtenu est vif et tranchant, très adapté pour les musiques style métal. Là encore, chaque distorsion a une couleur bien spécifique suivant le modèle de pédale ou d'ampli utilisé.
La fuzz
Voici la première saturation qui a été popularisée par Jimi Hendrix.
La saturation ici est au maximum, donnant une distorsion typiquement rétro : bruyante et "baveuse», mais terriblement efficace !
La réduction de bruit
L’effet réduction de bruit est plutôt catégorisé dans la rubrique des accessoires indispensables aux guitaristes jouant avec de fortes saturations. On l’utilise pour couper tout bruit de volume inférieur à un seuil paramétrable (en dB). On cherche tout simplement à faire disparaitre les bruits parasites quand on bloque les cordes. Parmi les plus connus, on peut citer la marque Rocktron qui a breveté son fameux système Hush, implanté dans la majorité de ses préamplis. On place généralement le réducteur de bruit en première position, juste après la guitare et avant le préampli.
Le trémolo
Lorsqu’on veut faire varier périodiquement le volume du son, on utilise un trémolo qui va créer un effet rythmique. Les sons sons clairs ou crunchy lui vont à merveille. La profondeur de l'effet et sa vitesse sont les principaux composants de cet effet. Pour optimiser cet effet, il est conseillé de régler la vitesse sur le tempo ou sur une subdivision du tempo.
2. Les effets jouant sur la fréquence
La wah-wah
On retrouve cet effet dans une pédale d'expression. Elle consiste à faire varier la fréquence du signal. On obtient alors une voix prononçant la syllabe Oua (d'où le nom), imitant ainsi des pleurs ou des ricanements. C’est de nouveau Jimi Hendrix qui nous l’a fait découvrir dans le morceau Voodoo Child classant ainsi cet effet parmi les pédales phares du guitariste. On retrouve la wah wah en funk, rock et métal. On place généralement cet effet avant la saturation. Évitez par contre de la placer dans une boucle d'effets. Dans le même esprit, on peut parler de l'effet whammy qui se contrôle toujours avec une pédale d'expression et qui simule un effet de glissando en variant la hauteur de la note jouée d'une ou plusieurs octaves.
L'auto-wah
L'auto-wah agit, comme la wah-wah, sur la fréquence du signal, mais la différence est qu'il n'est pas piloté par une pédale d'expression. Le changement de fréquence se fait sur le niveau d'attaque des cordes. En gros, plus on joue fort plus le son est aigu. Les réglages les plus courants sont le taux de l'effet, sa profondeur et sa sensibilité à l'attaque. L'auto-wah se place généralement avant la saturation.
Le vibrato
Le vibrato, contrairement au trémolo, consiste à faire varier périodiquement la hauteur du son (et non son volume), donnant ainsi l'effet d'un vibrato créé par la whammy-bar. Avec cet effet, on règle la profondeur de l'effet et sa vitesse.
3. Les effets dits temporels
Le delay
Appelé également écho, le delay reproduit le signal d'entrée avec un temps de retard donné (exprimé en ms). Il est fortement apprécié pour gonfler le son d'une guitare notamment la guitare lead. On apporte les modifications sur le volume des répétitions, le nombre de répétitions et le temps entre les échos. Nous allons vous présenter 3 réglages différents et son résultat sur un delay :
Le delay long
On règle ici les répétitions à 350 ms d'intervalle. Ce réglage est utilisé généralement pour une guitare lead par exemple.
Le delay long inversé
L'écho est ici inversé, ambiance seventies psychédélique assurée. On utilise souvent une boucle d’effets pour brancher ce type d’effet, mais on déconseille fortement de le positionner après la saturation
La réverbération
Elle est utilisée pour reproduire l'ambiance d'un lieu plus ou moins vaste (de la chambre à la cathédrale). Elle est caractérisée par une multitude de petits retards si rapprochés que l'oreille humaine ne perçoit qu'un son continu. Cet effet absorbe les parois et obstacles situés dans la pièce. On modifie cet effet en utilisant le volume de la réverbération et son temps de chute jusqu'à extinction.
4. Les effets oscillants ou enveloppes
Le chorus
Le chorus se définit par l’addition du signal d'origine à un même signal, mais légèrement retardé. La valeur du décalage entre ces deux signaux varie constamment et cycliquement. On obtient alors un son plus ample et plus épais comme si plusieurs guitares jouaient en même temps. On peut trouver, pour certains chorus, des filtres permettant la variation des fréquences des signaux retardés. L’objectif étant de sublimer une mélodie en son clair. Les sons saturés l’utilisent, quant à eux, pour donner plus d’ampleur aux solos (Joe Satriani en est le parfait représentant). Les paramètres modifiables sont le gain de l'effet, le taux qui augmente le nombre d'instruments simulés et la variation de temps de décalage.
Le phaser/flanger
On appelle phaser ou, rotation de phase, la division du signal d'entrée en deux signaux. Cet effet est obtenu en décalant la phase de différentes fréquences sur un signal. Le signal obtenu est ensuite associé au signal original. On voit ainsi apparaitre un effet de rotation ou de façon plus imagée, une impression de jouer dans l'eau. On effectue les mêmes réglages que pour le chorus, mais on a en plus la possibilité de déterminer le taux de réinjection du signal dans l'entrée. Si on modifie le signal en exagérant sur la vitesse, on obtiendra un effet de flanger comparable à un gros soupir dans un micro ou au bruit d'un avion qui décolle.
Le Phaser
Le Flanger
5. Et autres
Le pitch shift/octaver
Lorsqu’on souhaite cet effet, c’est tout simplement pour obtenir une note harmonisée avec le signal original en changeant la hauteur du signal d'entrée. On obtient alors différentes formes d'intervalles. Les modifications sont apportées sur la hauteur, le volume et le retard de la note harmonisée par rapport à la note jouée. Par conséquent, plus le retard est grand, plus la note harmonisée sera de qualité. Le pitch le plus demandé étant l'octaver qui reproduit une note, une ou deux octaves plus basses. C'est un effet très apprécié lorsqu’on pratique le style dit « Métal ».